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Alchemia
17 juillet 2007

Ville pourrie

tour_de_l_europe

Il y a plus d'un an, je me blasais toujours plus, car j'estimais que plus rien d'autre que mon aimée n'avait d'importance, et je ne parvenais pas à gérer la frustration d'être à distance, alors je réduisais au maximum ma présence en cette ville, jusqu'à la trouver pourrie. Et puis il y avait aussi le temps que je passais avec ma famille, qui réduisait sensiblement. Je ne la voyais plus qu'avec elle.
Où en étais-je ? Je n'en savais strictement rien mais, ce qui était sûr, c'est que je n'avais plus du tout l'intention de le savoir, et c'était grave. J'entrais petit à petit en extase, littéralement. J'étais en-dehors de moi, je devenais spectral, et je ne comptais plus que sur mon amour et des lendemains qui chantent : j'aspirais aux vacances, et pendant les vacances j'aspirais à la vie à deux, et puis une fois à deux j'aspirais à ce que cela aille mieux, mais ça n'est pas allé mieux, et finalement je me suis retrouvé à mon point de départ, sans savoir où j'en étais.
Mais cela ne m'a pas suffi. Je me suis encore lancé dans une théorisation pure et simple de l'existence, à vivre des expériences sans objet, des expériences indéfinies desquelles je ne retirais rien, des expériences inspides dont j'aurais pu me passer, mais dans lesquelles j'ai au moins fait l'expérience de la vacuité existentielle dont je fais part dans les trois textes de l'article précédent, Sans objet.
Dans cet état lamentable sans que l'on en ait conscience, dans cet état tendant à l'indifférence, eh bien il y a un espèce de processus naturel du corps et de l'esprit qui s'enclenche, et qui nous conduit droit à nos fonctions fondamentales : boire, bouffer, baiser, dormir, respirer, déjeter, penser.
Or c'est ayant conscience de ces fondamentaux que l'on redevient capable de se saisir de soi, et de s'orienter dans des directions choisies, et non plus subies. Bien entendu, ces premiers choix furent rudimentaires, et en l'occurence alimentaires, car je me réappropriais le soin de me préparer mes repas. Et puis se fut le tour de l'organisation de mon espace vital. Et puis se fut la repossession de mon emploi du temps. Et puis, et puis, et puis... jusqu'à ce que je retrouvasse l'énergie de me poser face à autrui, ce que mon aimée a probablement interprété comme de l'opposition sourde, et finalement du désamour. Elle n'avait pas tort. J'en avais ma claque de la négation de moi-même dont j'avais fait mon credo.

Alors soudain, cette ville reprit des couleurs.

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Commentaires
P
Oh, Mulhouse...
Z
Oui exactement ................... ^_^
Y
Tu as un vécu cimparable avec un de tes partenaires ?<br /> <br /> Biz
Z
C'est curieux comme je me sens interpelée par cette note.<br /> Quelle vaste tâche.<br /> Gros bisous
Alchemia
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