Forêtland

Cette journée avait été une journée plate comme une mer d'huile. Elle n'avait pas été une mauvaise journée, mais une journée extrêmement plate et neutre en événements. Je m'étais levé, j'avais flâné, j'étais rentré, avait surfé, et puis fait le ménage, et puis surfé de nouveau, comme ça, tranquillement, détendu. En fait, pendant cette journée, j'avais en tête une quantité phénoménale d'images et de rêveries, auxquelles je laissais libre cours, si bien que j'ai dénoué pour mon plaisir quelques complexes psychiques. Vous savez, ce genre de pensées récurrentes qui vous reviennent régulièrement parce que vous les avez mal torchées... Alors on leur donne libre cours, on interagit correctement avec elles en les faisant se passer comme on aurait aimé qu'elles se passent, et on retire naturellement de bonnes leçons parce qu'on revit différemment nos expériences, et que l'imagination est une expérience vivante à elle seule.
Donc jusque là, tout était bien. R ma soeur est rentrée, pour m'annoncer que la fête à laquelle nous étions conviés (organisée par des stagiaires BAFA que nous avons formé en avril) n'avait pas lieu, parce qu'on avait estimé qu'il n'y avait pas assez de monde : nous aurions été dix sur les trente-cinq de base. R et moi avons trouvé cette annulation débile, parce qu'il n'est jamais évident de réunir des foules dans une soirée privée, et que dix, c'est un nombre sympathique pour discuter et s'amuser.
Alors R m'a proposé d'aller à Forêtland em Heilikriz, fête publique organisée par la classe 83, qui tourne assez bien. En fait, je ne savais pas si je voulais y aller ou pas. Alors R m'a dit que ce serait bien de me motiver, que ce serait bien, et j'ai dit oui. J'étais bien, détendu. Et puis je suis arrivé dans cette fête avec X, J, L et R, noyés dans la foule, prêts à danser, et j'ai rencontré de très vieilles têtes, comme celles de NF ou de mes petits cousins SV ou MS, mais nous avons peu causé en fin de compte, sinon de ce que nous devenions, et c'était tout. Ensuite, ça me faisait chié de rester avec eux, parce que nous n'avions plus rien à nous dire, alors je m'en allais. Je me sentais comme un étranger à Ste-Croix, parce que décidément mon coeur s'en est séparé. Il n'y a guère que le terrain de ma maison d'enfance qui revêt encore un caractère sacré... mais le reste, nada.
Mon cousin A nous a rejoint dans la soirée, après que j'ai découvert son frère M sur la piste de danse, à se déchaîner monstrueusement, vraiment digne des membres de notre famille, qui n'hésitons pas à danser comme bon nous semble ou à chanter en choeur, emportant derrière nous l'adhésion des personnes environnantes.
Donc A nous a rejoint, et nous étions à discuter juste devant l'entrée de Forêtland, mais quand nous avons voulu y entrer, un vigile nous dit que plus personne n'entrait, parce qu'il y avait trop de monde. Vous pouvez vous imaginer à quel point cela nous faisait chier d'être ainsi séparés du reste de notre groupe. Alors nous avons mené une mission de contournement de l'endroit pour toruver des failles dans leurs barricades, et j'ai trouvé le pissoir.
Sans hésiter, je me lance dedans, et je veux passer sans faire de mal à personne sauf qu'un pauvre connard m'a bloqué en me beuglant qu'est-ce que je foutais là. Je lui réponds que je passe. Il beugle qu'il ne faut pas que je le prenne pour un con sinon il a mon point dans la gueule. Pendant ce temps, un connard de ses amis me pisse sur le pantalon... ! Il me beugle que je dois faire demi-tour sinon je me prends son pain dans la gueule. Pour ma part j'assiste à ses postillons sans réelle angoisse, et je me dis que tout ça me fait bien chier. Alors je fais demi-tour, ressort, et trouve le parrain de R, si bien que A et moi pouvons rentrer par la petite porte.
Cet événement m'avait vraiment remonté, et j'étais vénère contre tout, en me contenant calmement. A et moi avons discuté de littérature à une table, et puis nous sommes allés danser à nouveau. Nous avons retrouvé les autres, et j'ai expliqué à ma soeur ce qui m'était arrivé. R a compâtit, et m'a demandé si je voulais rentré. J'ai dit non, qu'on allait laisser ceux qui nous avait conduit ici s'amuser encore, et finalement nous nous sommes déchaînés sur les beats. J'ai pris une douche en rentrant.

C'était une très bonne soirée.

Et si vous voulez en voir un peu plus...
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Comments

[Yirmeyah]

Merci Ariaga. Je sens ton blog être proche du mien au niveau de son état d'esprit.

Bien à toi.

[Ariaga]

Cela m'intéresse de te regarder vivre et probablement évoluer. Cela aussi c'est de l'alchimie. Amitiés.

[Yirmeyah]

@ Zaboo :

Oui, la douche était VRAIMENT bienvenue ^^ Mais, passé le sentiment d'être un chiotte, on finit quand même par retrouver le moral ;P

@ Un écureuil :

J'ai d'ailleurs mis ton article sur la soirée en lien dans mon article : jette un oeil sur la fin, et cherche... cherche... ^^

[un écureuil]

Rah, quelle joie de voir un article sur cette si tonique soirée. J'aime ta narration, elle me fait rire, tout en me rappelant des souvenirs.

Je n'ai moi-même pu contenir ce trop plein d'étincelles dans ma tête et en ai aussi fait un article. :)

www.u-blog.net/ecureuilguardian

[zaboo]

Je préfère vraiment ma Brocéliande;

Quelle soirée, j'imagine que la douche était bienvenue.